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Article de  : Loïc BANCE. Paysagiste conseils aux particuliers.

 

 

 

Et si nous faisions pipi dans le jardin !

Et si nous faisions pipi dans le jardin !

 

 

 

 

La collecte d'urine pour les jardins est un sujet fascinant et encore peu exploré, mais qui suscite un intérêt croissant pour ses avantages écologiques et économiques.

 

 

Sommaire de la page : Urine au jardin…

 

Le principe de l'urine comme engrais naturel.

Les avantages environnementaux.

Les pratiques actuelles de collecte et d'utilisation.

Préjugés et résistance culturelle.

Risques et limites.

Initiatives et recherches en cours. Le projet OCAPI.

Les pratiques de la station spatiale l'ISS retombent dans nos jardin !

Conclusion sur  : Urine et jardin.

 

 

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Le principe de l'urine comme engrais naturel.

 

 

Composition :

 

• Beaucoup de gens associent l'urine à un déchet, sans connaître sa composition. L’urine est principalement composée d’eau (à 95 %) et de nutriments essentiels pour les plantes, azote, phosphore et potassium qui sont essentiels pour la croissance des plantes. Ces composants sont d'ailleurs présents dans les engrais chimiques, mais l'urine les fournit de manière naturelle et gratuite ce qui peut aider à briser cette image négative.

 

• L’urine contient des nutriments essentiels aux plantes, en proportions comparables à celles que l’on retrouve dans les engrais chimiques :

 

 

                     Azote (N) : Élément clé pour la croissance des feuilles et des tiges.

                     Phosphore (P) : Favorise le développement des racines et la floraison.

                     Potassium (K) : Renforce la résistance des plantes et améliore la qualité des fruits et légumes.

 

• Les engrais chimiques contiennent généralement ces trois macronutriments (NPK), mais sont produits de manière industrielle. L'urine, elle, les fournit de façon naturelle et biodégradable.

 

Cycle de l'azote :

 

• L'urine humaine s'intègre dans le cycle naturel des nutriments. Elle peut être une solution alternative aux engrais industriels, souvent appréciée et moins respectueuse de l'environnement.

 

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Les avantages environnementaux.

 

 

Réduction des déchets :

 

• L'utilisation de l'urine permet de valoriser un déchet organique au lieu de le rejeter dans les systèmes d'assainissement, où son traitement consomme beaucoup d'énergie.

 

Économie d'eau :

 

• En utilisant l'urine, on peut aussi économiser l'eau potable souvent utilisée pour tirer la chasse d'eau.

 

Fertilisation durable :

 

• L'urine, combinée avec des pratiques de compostage, peut enrichir le sol de manière plus durable et éviter l'appauvrissement des terres.

 

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Les pratiques actuelles de collecte et d'utilisation.

 

 

Systèmes de collecte :

 

• Des dispositifs spécifiques sont mis en place pour recueillir l'urine, notamment dans des toilettes sèches ou des urinoirs spécialisés.

 

Dosage et dilution :

 

• L'urine ne doit pas être appliquée directement sur les plantes. Elle doit être diluée pour éviter une surcharge en azote.
• Les engrais chimiques, surtout lorsqu'ils sont mal dosés, peuvent "brûler" les plantes en raison de la forte concentration en nutriments, en particulier en azote. L'urine, si elle est utilisée diluée (généralement 1 partie d'urine pour 10 parties d'eau), fournit une solution plus douce et plus progressive, ce qui évite les dommages aux racines et aux feuilles des plantes tout en assurant une fertilisation équilibrée.

 

Exemples concrets :

 

• Certaines communautés agricoles ou des jardins partagés ont déjà mis en place des systèmes de collecte et d'application d'urine pour la fertilisation des sols.

 

• Plusieurs études ont montré que les plantes cultivées avec de l'urine diluée affichent une croissance similaire à celles fertilisées avec des engrais chimiques. Les résultats se mesurent aussi bien au niveau du rendement (quantité de fruits ou légumes produits) qu’à la santé globale des plantes.

 

• En Finlande, des essais comparatifs ont prouvé que les cultures de tomates fertilisées à l’urine produisaient des rendements aussi élevés, voire supérieurs, que celles fertilisées chimiquement . Cela s'explique par le fait que l'urine fournit une source rapide et efficace d'azote, sous forme d'urée, qui est facilement absorbée par les plantes.

 

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Préjugés et résistance culturelle.

 

 

Tabous sociaux :

 

• Le sujet de l'utilisation de l'urine peut provoquer des réactions de rejet en raison de la stigmatisation liée aux déchets corporels.

 

• Surmonter le tabou de l’urine dans le jardinage nécessite à la fois une éducation scientifique et une démonstration par l’exemple. En partageant les succès concrets et en mettant en avant les nombreux avantages environnementaux et économiques de cette pratique, nous pouvons peu à peu changer les perceptions. Ce qui est aujourd’hui perçu comme étrange ou désagréable pourrait devenir, avec le temps, une pratique largement acceptée, tout comme le compost l’a été en son temps. L'urine, ressource précieuse, s'intègre parfaitement dans une démarche écologique et circulaire, en nous invitant à repenser notre rapport aux déchets et à la fertilisation.
• L'utilisation de l'urine dans le jardinage s'inscrit dans une logique de recyclage des ressources. Contrairement aux engrais chimiques, souvent produits dans des usines lointaines et transportés sur de longues distances, l'urine est une ressource locale, qui réduit la dépendance aux produits extérieurs et limite les impacts liés à leur acheminement. L'aspect écologique peut être un "remède" au tabou  sur ce sujet et sensibiliser les plus jeunes très impliqués sur le sujet.

 

Success stories :

 

• La production d’engrais chimiques est une industrie énergivore et polluante. La fabrication d'azote synthétique, par exemple, repose sur le procédé Haber-Bosch, qui consomme d’énormes quantités de gaz naturel et contribue significativement aux émissions de gaz à effet de serre.

 

• En revanche, l’urine humaine est une ressource renouvelable que nous produisons quotidiennement, sans besoin de transformation industrielle. L'utiliser dans nos jardins permet donc de limiter l'empreinte carbone associée aux engrais chimiques.

 

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Risques et limites.

 

 

Contamination :

 

• Contrairement aux engrais chimiques, qui peuvent contenir des additifs synthétiques, des stabilisants ou des métaux lourds, l'urine est un produit naturel, non transformé. Cela lui confère plusieurs avantages écologiques.

 

• Pas d'accumulation toxique dans les sols : Les engrais chimiques, lorsqu'ils sont appliqués en excès, peuvent entraîner une accumulation de produits chimiques toxiques dans le sol, perturbant la microfaune et diminuant la fertilité à long terme. L'urine, bien diluée, est beaucoup plus douce pour les sols.

 

• Réduction du lessivage des nitrates : Les engrais chimiques sont souvent responsables du lessivage des nitrates dans les nappes phréatiques, ce qui pollue les eaux souterraines et provoque des phénomènes comme l’eutrophisation des lacs et rivières. L’urine, en étant appliquée avec modération et diluée, diminue le risque de telles pollutions, car elle se décompose plus naturellement dans le sol sans saturer les systèmes d’irrigation.

 

• Pas de contamination des écosystèmes aquatiques : L'un des inconvénients majeurs des engrais chimiques est qu'ils sont lessivés par les pluies et l’irrigation, finissant dans les cours d'eau où ils provoquent des déséquilibres écologiques importants (comme l'eutrophisation, qui asphyxie la vie aquatique). L'urine, en étant appliquée directement sur le sol des jardins et bien diluée, minimise ces risques, car elle est mieux absorbée par les plantes et moins susceptible de se retrouver dans les écosystèmes aquatiques.

 

Saison et climat :

 

• La manière dont l'urine peut être utilisée varie selon les saisons et le type de sol. Il est important de sensibiliser les lecteurs aux bonnes pratiques pour maximiser les effets bénéfiques tout en limitant les risques.

 

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Initiatives et recherches en cours.

 

 

Projets pilotes :

 

• Il existe des recherches en Europe et dans d'autres régions du monde sur la mise en place d'un système plus large de valorisation de l'urine.

 

Le projet OCAPI et la ferme expérimentale à Paris.

 

• Localisation : Le projet OCAPI, en partenariat avec des fermes urbaines et périurbaines en Île-de-France, teste l’utilisation de l’urine comme fertilisant dans des contextes agricoles.

 

• Fonctionnement : Des systèmes de collecte d’urine sont mis en place dans certains quartiers de Paris, notamment dans des toilettes publiques ou des habitations équipées de toilettes sèches. L’urine est ensuite acheminée vers des fermes locales, où elle est traitée et utilisée comme engrais.

 

• Résultats : Les fermes participant au projet OCAPI ont constaté une croissance améliorée de leurs cultures grâce à l’apport en azote, phosphore et potassium fourni par l’urine. Ces essais ont montré des rendements similaires, voire meilleurs, que ceux obtenus avec des engrais chimiques.

 

• D'autres initiatives, La ville de Brattleboro aux États-Unis et en Finlande, le projet Ekopalvelu a mis en place un programme pilote dans plusieurs communes pour utiliser l'urine humaine en tant qu’engrais.

 

• Ces exemples montrent que l'utilisation de l'urine comme fertilisant n'est pas seulement une idée théorique, mais une pratique déjà mise en œuvre avec succès. Grâce à ces projets pilotes, l’urine est réintégrée dans un cycle durable des nutriments, contribuant à réduire la dépendance aux engrais chimiques et à limiter l'impact environnemental des déchets humains.

 

Économie circulaire :

 

• L’utilisation de l’urine comme fertilisant s’inscrit parfaitement dans une approche circulaire qui valorise les déchets humains en tant que ressource. Cette pratique présente non seulement des avantages écologiques (réduction de la pollution, diminution de l’épuisement des ressources naturelles), mais elle offre aussi des bénéfices économiques significatifs pour les agriculteurs et les collectivités (réduction des coûts d’engrais, des coûts de traitement des eaux usées et des impacts environnementaux). En adoptant une telle approche, il est possible de réinventer les cycles naturels de manière plus durable, tout en favorisant une économie locale résiliente et plus respectueuse de l’environnement.

 

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Les pratiques de la station spatiale l'ISS retombent dans nos jardins !

 

 

• L'idée d'utiliser l'urine pour fertiliser nos jardins, bien que surprenante, s'inscrit dans une logique de recyclage des ressources qui n'est pas sans rappeler d'autres pratiques innovantes. Par exemple, dans la Station spatiale internationale, les astronautes recyclent leur urine pour en faire de l'eau potable. Ce procédé, pourtant très éloigné du jardinage, repose sur la même idée centrale : chaque ressource, même celle que l'on considère comme un déchet, peut avoir une seconde vie si elle est correctement valorisée.

 

• Tout comme dans l'espace, où chaque goutte d'eau compte, notre planète fait face à des défis croissants liés à l'épuisement des ressources et à la gestion des déchets. L'urine, que nous produisons chaque jour, contient des nutriments vitaux qui peuvent être réintroduits dans la terre au lieu d'être traités comme un simple déchet. En la valorisant, que ce soit pour nos jardins ou, dans des situations extrêmes, pour nos besoins en eau, nous faisons un pas de plus vers une gestion plus intelligente et durable des ressources naturelles.

 

• Ce parallèle entre l'espace et la Terre montre que les solutions écologiques, aussi insolites soient-elles, sont souvent le reflet d'une approche plus consciente et respectueuse de notre environnement. Dans les jardins comme dans l'espace, chaque goutte compte.

 

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Conclusion sur  : Urine et jardin.

 

 

• L'urine humaine peut avoir des effets comparables à ceux des engrais chimiques, notamment en termes de croissance et de nutrition des plantes, mais sans les inconvénients écologiques associés aux produits de synthèse.

 

• L'utilisation de l'urine en jardinage, bien que surprenante pour certains, s'inscrit parfaitement dans une démarche de durabilité et de respect de l'environnement. Cette pratique permet de réduire les déchets, d’économiser l’eau, et d’enrichir le sol avec des nutriments essentiels, le tout sans avoir recours à des engrais chimiques.

 

• En surmontant les tabous culturels et en adoptant des méthodes de collecte et d’application adaptées, nous pouvons intégrer l’urine dans une boucle écologique vertueuse, bénéfique pour nos jardins et notre planète.

 

• Dans un monde où les ressources sont de plus en plus précieuses, la fertilisation à base d'urine représente une opportunité de repenser nos pratiques agricoles et domestiques. À l’image de l’économie circulaire, cette pratique nous montre que chaque ressource, même les plus inattendues, a de la valeur lorsqu’elle est correctement utilisée.

 

• L'avenir de la fertilisation pourrait bien être dans la réutilisation intelligente des ressources naturelles que nous produisons quotidiennement.

 

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Loïc BANCE Paysagiste conseil. Lauréat du prix Best Of Houzz 2020, 2021, 2022; 2023 et 2024 catégorie "Service"

 

 

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